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La lettre de l'APEV numéro 58 - septembre 2013

Lettre n°58 - Septembre 2013


Après un repos bien mérité durant l’été, septembre c’est la « rentrée », étape importante dans la vie de chacun.
La rentrée de l’APEV a été marquée par le projet de loi sur la réforme pénale annoncé au mois d’août. Nous serons vigilants, pour faire en sorte que nos préconisations soient prises en compte, et que les victimes ne soient pas oubliées.

Nous avons, plus que jamais, besoin de votre soutien. N’hésitez pas à nous faire part de vos attentes et vos interrogations. Nous vous en remercions.






L’assassin (présumé) de Sarah et de Saïda enfin arrêté.

Le 23 juillet 2013, les gendarmes de la Section de Recherches de Grenoble ont interpellé à Voreppe dans l’Isère un homme désigné par son profil ADN comme l’auteur présumé des meurtres commis en 1991 et 1996 sur deux fillettes de cette même localité, Sarah SYAD, 6 ans et Saïda BERCH, 10 ans.

Adhérentes de l’association, les familles de Sarah et de Saïda assistent régulièrement aux réunions de l’APEV organisées par les antennes de Lyon et de l’Isère, et à Paris. L’association leur a apporté son soutien durant ces nombreuses années.

Pendant toutes ces années, les deux familles n’ont jamais renoncé à connaître la vérité sur ces meurtres restés à ce jour sans réponse. A leurs côtés, l’APEV a travaillé avec les autorités judiciaires au plus haut niveau pour obtenir le maintien de l’enquête et a participé à la mise en place de la cellule spécialisée créée à cet effet en 2008, la « Cellule 38 », chargée d’étudier les circonstances des disparitions et meurtres d’enfants en Isère.
De façon plus concrète, en 2005, le magistrat instructeur en charge du dossier Sarah SYAD a désigné comme expert un membre bénévole de l’APEV, ancien commissaire de police à la retraite, afin de lui fournir d’éventuelles orientations d’enquêtes. Plusieurs suggestions ont été faites, notamment le traitement conjoint de ce meurtre avec celui de Saïda BERCH survenu en 1996 et la recherche de micro-traces sur tous les éléments vestimentaires de l’enfant afin de procéder à de nouvelles analyses ADN, bénéficiant des avancées de la science en la matière. Huit ans après, c’est cette analyse effectuée sur une pièce vestimentaire d’une des fillettes, qui a mené à l’arrestation de l’auteur présumé des faits.
L’APEV sera aux côtés des familles lors du procès qui jugera l’assassin de leurs enfants.



Projet de Réforme Pénale


Le titre complet du projet précise sa finalité : loi « visant à la prévention de la récidive et à l’individualisation des peines ». Nous ne pouvons qu’adhérer à ce principe, mais une analyse plus fine de chaque mesure nous semble indispensable.

Deux mesures phares : la création de la contrainte pénale et la suppression des « peines planchers ».

« La contrainte pénale » : Elle concerne les délits passibles d’un maximum de 5 ans d’emprisonnement. L’objectif est de permettre aux magistrats de prononcer des sanctions alternatives à l’incarcération.
« La contrainte pénale consiste dans l'obligation pour la personne condamnée d’être soumise, pendant une durée comprise entre six mois et cinq ans et qui est fixée par la juridiction, à des mesures d’assistance, de contrôle et de suivi adaptées à sa personnalité et destinées à prévenir la récidive en favorisant son insertion ou sa réinsertion au sein de la société, tout en respectant certaines obligations ou interdictions justifiées par sa personnalité ou les circonstances de l’infraction ».
En cas de non-observation des obligations décidées par le juge, celui-ci peut ordonner l’emprisonnement du condamné pour une durée qu’il fixe et qui ne peut excéder la moitié de la durée de la peine de contrainte pénale prononcée par le tribunal.
L’APEV n’est pas opposée à une telle mesure, à condition que les attaques aux personnes soient exclues de son champ d’application.

La suppression des « peines planchers » : L’APEV ne peut être d’accord avec cette suppression. S’il est difficile de savoir si ce dispositif à permis ou non de réduire la récidive, pourquoi vouloir supprimer un système pouvant être efficace dans certains cas, et qui ne déroge en rien à l’individualisation des peines. En effet, il est admis par tous que chaque crime ou délit est passible d’une peine maximale, ce qui ne choque personne. Les « peines planchers » pour les récidivistes représentent une peine minimale, laissant le juge individualiser la peine dans une fourchette décidée par le législateur. Il peut en outre ne pas appliquer la « peine plancher » si la situation particulière le justifie.

Enfin l’APEV s’inquiète des moyens qui seront alloués pour une bonne application de cette loi. Nous n’avons pas actuellement les moyens humains permettant le suivi et le contrôle des sortants de prison. La surcharge de travail occasionnée par les nouvelles mesures, ne fera qu’aggraver cette situation, à moins d’une réforme profonde des missions de chacun.
Cette réforme ne risque-t-elle pas de rejoindre toutes celles qui n’ont jamais été réellement appliquées ?

Les informations diffusées dans la presse depuis le mois d’août et les commentaires parfois contradictoires, nous incitent à la prudence et à attendre la publication du texte définitif qui devrait être présenté en Conseil des Ministres au mois d’octobre, pour en faire une analyse critique et porter un avis sur le texte.

Présentation de l'avant-projet de loi aux associations d’aide aux victimes




Le 4 septembre 2013, l’APEV, ainsi que 13 associations d’aide aux victimes, a participé à une réunion organisée par Madame Christiane Taubira, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, afin de leur présenter l’avant-projet de loi relatif à la prévention de la récidive et à l'individualisation des peines.

« Il faut prévenir la récidive pour éviter de nouvelles victimes » a insisté la ministre. Tout le monde ne peut être que d’accord, mais comment ?

Les sorties sèches présentent un taux de récidive deux fois plus élevé, faute de suivi, que dans le cadre d'un aménagement de peine. Une solution serait, comme l’APEV l’a proposé à la ministre, de remplacer toutes les remises de peines par une libération sous contrainte, fixant ainsi la fin de peine à la fin de la peine prononcée par les juges.

Le projet de loi vise à une plus grande individualisation de la peine. L’APEV a demandé d’inclure l’individualisation des aménagements de peine. Ce qui incite une fois de plus à supprimer les remises de peines automatiques, dont, en tout premier lieu, le crédit de remise de peine.

L’article 707 du code de procédure pénale sera modifié afin que soit davantage pris en compte le principe du respect des droits des victimes : réparation, respect de sa sûreté, de son droit à l’information sur la fin de peine.

Le texte introduit par ailleurs de nouvelles dispositions visant à renforcer les pouvoirs de la police et de la gendarmerie en cas de violation par une personne placée sous main de justice de ses obligations et notamment envers la victime.

Lors de l’échange avec l'ensemble des participants, le Président de l’APEV a exposé nos réflexions sur les mesures annoncées et présenté nos propositions pour une meilleure lutte contre la récidive, et le respect des victimes. Il a en particulier demandé que les attaques aux personnes soient exclues du champ d’application de la contrainte pénale, et la suppression des remises de peine au profit de libérations conditionnelles pour éviter les sorties en fin de peine.

La ministre a enfin rappelé les actions entreprises depuis un an en faveur de l'aide aux victimes : augmentation du budget de l'aide aux victimes, ouverture de 150 bureaux d'aide aux victimes (BAV) dans les tribunaux de grande instance d'ici la fin de l'année, embauche de Conseillers d’Insertion et de Juges de l’Application des Peines.
En conclusion, elle « a demandé à ce qu'une attention particulière soit portée aux victimes et que l'on améliore leur information ».

Le président de l’APEV sur LCI

Le 4 septembre, Alain Boulay a été interviewé dans la matinale de LCI à propos du projet de loi sur la lutte contre la récidive et l’individualisation des peines. L’APEV a ainsi pu exposer ses réflexions sur certaines des mesures du projet, et expliquer ses propositions, en particulier le remplacement de toutes les remises de peine par une sortie sous contrainte.


Publication




 

« Homicide : les proches des victimes »
Par Catherine Rossi, Préface de Robert Cario, L’Harmattan, Coll. « Criminologie »,

Qui sont les proches des victimes d’homicide ? Père et mère, frères et sœurs, grands-parents, famille éloignée, conjoints, amis, … Victimes secondaires ? À quels droits et à quelle reconnaissance ces personnes peuvent-elles prétendre ? Les proches des victimes d’homicide, sont confrontés à la fois à un deuil particulièrement difficile et, en même temps, à une infraction pénale. Leurs souffrances doivent être impérativement  reconnues.
En se basant sur les résultats d’une recherche conduite en France et au Québec entre 2003 et 2008 auprès de 63 proches des victimes d’homicide, et d’une analyse complète des dispositifs judiciaires, civils et pénaux, cet ouvrage propose un regard global sur la victimisation particulière de ces personnes.
En plus de solutions cliniques évidentes, la situation des proches des victimes d’homicide exige que soient désormais mis en valeur les dispositifs sociaux et réparateurs susceptibles de leur assurer une ultime reconnaissance.

Catherine Rossi, docteure en droit et en criminologie, est professeure de criminologie à l’École de service social de l’Université Laval, à Québec. Elle a rencontré de nombreuses familles de l’APEV pour cette étude.

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